Publié le 24 décembre 2022
ENVIRONNEMENT
Impossible de passer les fêtes de fin d’année sans eux. À Noël, les jouets font briller les yeux des petits comme des grands. Pourtant, le secteur est loin d’être durable et génère de nombreux déchets. Pour répondre au défi du gaspillage, de plus en plus d’acteurs se lancent dans la location, à l’instar de Petite Marelle, une startup française qui propose une ludothèque en ligne. Durable, économique, flexible… Ce nouveau mode de consommation présente de nombreux avantages et gagne du terrain.
Les jouets sont les stars des fêtes de fin d’année. En bonne place au pied du sapin, ils ont pourtant une durée d’utilisation limitée : chaque année, 100 000 tonnes de jeux sont jetées en France. “On a bien conscience que le jouet n’est pas la plus vertueuse des filières, admet Philippe Gueydon, président de la Fédération des Commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant. On a beaucoup de plastique, on importe beaucoup de Chine et il y a beaucoup de carton autour. Mais il y a de vrais leviers pour faire mieux”.
Parmi les alternatives qui se développent, la location trouve petit à petit sa place. Mais comment “détrôner Mary Poppins”, tout en donnant plusieurs vies aux jouets et en réduisant le gaspillage ? La startup Petite Marelle a relevé le défi. “On souhaitait créer quelque chose qui permette aux enfants de continuer à s’amuser et s’éveiller par le jeu, mais sans avoir à rentrer dans une surconsommation”, raconte Adrien Valentin, Co-fondateur de la plateforme.
Une offre durable qui s’adapte aux enfants
Lancée en 2019, Petite Marelle propose ainsi à la location des box afin d'”offrir les bons jouets au bon moment et limiter le gâchis créé par l’industrie du jouet”. À ce jour, plusieurs formules d’abonnement et 10 000 jeux sont disponibles. Pour Adrien Valentin, les avantages de ce mode de consommation sont multiples. “La location permet de tester pleins de jeux et jouets, sans encombrer les espaces de vie. Cela apporte beaucoup de diversité aux enfants, ce qui facilite leur apprentissage. Cela les habitue aussi à ne pas être dans la possession mais directement dans l’usage”, souligne-t-il.
Pour renforcer sa stratégie de durabilité, cette ludothèque en ligne “source” ses jeux au travers de deux canaux principaux. Le premier consiste à acheter directement des jouets auprès de fabricants en suivant des critères d’éco-responsabilité, notamment au niveaux des matériaux utilisés. Le catalogue référence ainsi principalement des jouets en bois provenant de forêts FSC gérées durablement. Le second canal repose sur la seconde main. Petite Marelle collecte une partie de ses jeux auprès de particuliers. L’entreprise espère augmenter en 2023 la part de jeux d’occasion reconditionnés pour atteindre 30% du catalogue d’ici un an.
Un marché en pleine croissance
Mais Petite Marelle est loin d’être seule à tenter de développer l’économie de l’usage dans le secteur du jouet. “Le marché de la location de jeux est en pleine croissance, on a des gros acteurs qui se penchent sur le sujet”, témoigne Adrien Valentin qui cite en exemple Greenweez. Leader du bio en ligne, cette place de marché rachetée en 2016 par Carrefour, a lancé son site de location de jouets et d’articles de puériculture en août 2022 pour élargir une offre déjà très étendue.
L’engouement est donc bien là, confirme le co-fondateur de Petite Marelle. Si la startup visait principalement les professionnels de la petite enfance lors de son lancement, les particuliers se sont rapidement intéressés à cette nouvelle offre, en particulier en cette période de Noël où la vente de cartes cadeau s’envole. Et pour cause, la location représente une alternative durable et économique comparé à l’achat classique de jouets, dont les prix ont nettement augmenté cette année. Entraînés par l’inflation et une pénurie de matières premières, le marché des jeux et jouets affiche cette année une hausse de 6% des prix selon une étude du cabinet NPD.
Florine Morestin avec AFP
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