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Comment prendre en compte l’ergonomie dans les espaces de coworking ?  

De plus en plus d’employeurs proposent à leurs salariés d’accéder à des espaces de coworking – dans le cadre d’une organisation en flex office, ou pour éviter les temps de trajet sans avoir à travailler à domicile, par exemple. Si les enjeux d’ergonomie n’y sont pas pour autant absents, est-il seulement possible de les relever ? L’ergonome cherche à améliorer les conditions de travail grâce à une démarche participative et en analysant le travail réel. Peut-il agir alors même qu’une multitude de travailleurs aux besoins variés utiliseront les mêmes locaux ?  

Marjolaine Devic pense que oui. Cette IPRP indépendante, elle-même utilisatrice assidue d’espaces de coworking, en a dirigé un à Valence. L’occasion pour elle de travailler sur la question, notamment avec le collectif Cédille, qui regroupe les tiers-lieux de la Drôme. Selon elle, travailler dans un espace de coworking n’empêche pas, par exemple, d’accéder à un matériel bureautique adapté. Elle pense notamment aux bureaux qui s’abaissent et aux chaises réglables, pour que plusieurs personnes puissent utiliser un même matériel qui s’adapte à chacune d’entre elles. Bien sûr, cela a un coût, mais des établissements peuvent réaliser des achats groupés, assure-t-elle. Elle cite aussi certains espaces prêtant des écrans, pour permettre aux usagers de travailler sur double écran, et évoque l’importance d’avoir une bonne connexion Internet. À l’inverse, elle fait remarquer qu’à domicile, les conditions sont parfois moins satisfaisantes que dans ces espaces : “beaucoup travaillent sur un coin de table et n’ont pas d’équipement chez eux”.  

Confidentialité  

“Quand on pense ergonomie, on pense au matériel mais c’est avant tout de l’organisationnel et de la conception”, explique par ailleurs une ergonome d’un service de santé au travail interentreprise. Au quotidien, elle essaie d’objectiver les besoins pour améliorer l’organisation du travail, la conception et l’aménagement des locaux ; le tout en associant la direction, les représentants du personnel et les salariés. Elle imagine que ce n’est pas évident à faire pour un espace de coworking… mais possible. Surtout si le lieu sollicite un ergonome bien en amont. “Plus on anticipe, plus ce sera adapté”, affirme-t-elle. 

Pour cela, cette ergonome conseille de bien identifier les types de travailleurs qui utiliseront l’espace de coworking. L’idée est de connaître leurs besoins. Elle cite, pêle-mêle, les questions qu’il faut se poser. Des espaces de confidentialité sont-ils nécessaires ? Les utilisateurs auront-ils tous des tâches de bureautique, ou bien certains seront-ils artistes par exemple ? Des personnes aux métiers très différents auraient peut-être intérêt à échanger. Dans ce cas, l’ergonome est là pour réfléchir à la manière de favoriser les rencontres. “Comment rapproche-t-on tous ces gens ou à l’inverse comment les éloigne-t-on ?”, se demanderait-elle, en fonction des besoins identifiés. La professionnelle alerte aussi sur la nécessité de penser aux besoins du personnel de la maintenance et de l’entretien de ces locaux. 

Prémices

Si l’espace est déjà créé, les marges de manœuvre sont contraintes par le bâtiment, mais grâce à un bon débriefing avec le gérant et une observation du travail, l’organisation et l’espace peuvent être mieux pensés. Bien sûr, ce travail sur l’ergonomie ne remplace pas celui des préventeurs en risques professionnels. Notre interlocutrice cite par exemple leur rôle pour agir sur la prévention thermique (dans des lieux où les allées et venues peuvent être plus fréquentes que dans des bureaux classiques) et le bruit. 

“Les espaces de coworking sont encore aux prémices de toutes ces préoccupations”, estime Marjolaine Devic. En revanche, d’après elle, leur prise en compte de l’ergonomie est déjà un “vrai argument commercial”, aussi bien auprès des usagers indépendants que des entreprises. 

De son côté, notre ergonome de SPSTI commence à être sollicitée pour la mise en place de flex office chez des adhérents, avec des questionnements qui peuvent se rapprocher de ceux des espaces de coworking. Elle a pu améliorer l’organisation à venir mais dans les deux cas dont elle s’est occupée, elle concède avoir été appelée un peu tard. 

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