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Emmanuel Macron n’est pas encore écologiste. Le président de la République a beau avoir affirmé, dans son discours aux Français du 14 juillet, qu’il fallait « entrer collectivement dans une logique de sobriété », cela ne fait pas de lui un président vert pour autant. Aurait-il même parlé de la « sobriété heureuse » chère à Pierre Rabhi que nous aurions douté de sa conviction profonde. N’en doutez pas, l’économie sociale et solidaire attend plus que ça.
Certes, Emmanuel Macron a eu raison de dire qu’il faudrait désormais « consommer moins » de gaz et d’électricité, dans un contexte de crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et aux difficultés du parc nucléaire français. Certes encore, la Première ministre Elisabeth Borne a revendiqué, dans son discours de politique générale du 6 juillet, sa « radicalité écologique », tout en refusant la « décroissance » qui inquiète les Français. Pourtant, tout cela est très insuffisant.
Face aux signes aujourd’hui très concrets du dérèglement climatique, le pouvoir en place n’a encore rien dit de sa « planification écologique », plus urgente que tout et qui s’impose chaque jour davantage. La renationalisation d’EDF est bienvenue, l’indépendance énergétique de la France aussi, de même que l’appel à une mobilisation collective pour une sobriété électrique. Mais cela ne fait pas une politique écologique. Au mieux, nous voici avec une politique énergétique différente, dictée par des contraintes géopolitiques.
Or, l’écologie n’est pas seulement une affaire d’énergie, loin de là. Pas un mot de la qualité de l’air, de la raréfaction de l’eau et de l’extinction de la biodiversité, qui assurent pourtant notre survie. En ce début d’été, pas un mot sur les voyages en avion, les paquebots qui défigurent Venise, ou le tourisme de masse. Face à la canicule, comment ne pas redire qu’il faut manger moins de viande, rompre avec l’agriculture productiviste et renouer avec les circuits courts, pour émettre moins de CO2 ? Enfin, c’est à l’État et aux collectivités locales de freiner la publicité consumériste, d’interdire l’éclairage des vitrines à 3h du matin, de mettre en place les infrastructures publiques qui faciliteront la sobriété des citoyens.
Une politique écologique radicale, en rupture avec nos habitudes de sur-consommation, ne peut s’imposer que par une loi radicale. Comment comprendre que, le 14 juillet, Emmanuel Macron appelle à la sobriété « les grands groupes privés, quand ils le peuvent et que cela ne touche pas le cœur de leur industrie » ? La veille de son allocution télévisée, l’association Notre Affaire à Tous passait au crible les mesures de vigilance climatique de 27 grandes entreprises françaises : aucune ne peut démontrer sa conformité avec ses obligations climatiques. Pire, « le manque de vigilance climatique dont font preuve la Société Générale, Auchan, Casino, Eiffage, Bolloré, Total Énergies, Bouygues et BNP Paribas apparaît particulièrement préoccupant », souligne l’association.
Pas sûr qu’Emmanuel Macron ait lu cette étude de Notre Affaire à Tous. Mais, c’est certain, il n’est pas encore le chantre de la sobriété. Tout reste à faire.
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Écolo, Macron ? Pas encore !
Emmanuel Macron n’est pas encore écologiste. Le président de la République a beau avoir affirmé, dans son discours aux Français du 14 juillet, qu’il fallait « entrer collectivement dans une logique de sobriété », cela ne fait pas de lui un président vert pour autant. Aurait-il même parlé de la « sobriété heureuse » chère à Pierre Rabhi que nous aurions douté de sa conviction profonde. N’en doutez pas, l’économie sociale et solidaire attend plus que ça.
Certes, Emmanuel Macron a eu raison de dire qu’il faudrait désormais « consommer moins » de gaz et d’électricité, dans un contexte de crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et aux difficultés du parc nucléaire français. Certes encore, la Première ministre Elisabeth Borne a revendiqué, dans son discours de politique générale du 6 juillet, sa « radicalité écologique », tout en refusant la « décroissance » qui inquiète les Français. Pourtant, tout cela est très insuffisant.
Face aux signes aujourd’hui très concrets du dérèglement climatique, le pouvoir en place n’a encore rien dit de sa « planification écologique », plus urgente que tout et qui s’impose chaque jour davantage. La renationalisation d’EDF est bienvenue, l’indépendance énergétique de la France aussi, de même que l’appel à une mobilisation collective pour une sobriété électrique. Mais cela ne fait pas une politique écologique. Au mieux, nous voici avec une politique énergétique différente, dictée par des contraintes géopolitiques.
Or, l’écologie n’est pas seulement une affaire d’énergie, loin de là. Pas un mot de la qualité de l’air, de la raréfaction de l’eau et de l’extinction de la biodiversité, qui assurent pourtant notre survie. En ce début d’été, pas un mot sur les voyages en avion, les paquebots qui défigurent Venise, ou le tourisme de masse. Face à la canicule, comment ne pas redire qu’il faut manger moins de viande, rompre avec l’agriculture productiviste et renouer avec les circuits courts, pour émettre moins de CO2 ? Enfin, c’est à l’État et aux collectivités locales de freiner la publicité consumériste, d’interdire l’éclairage des vitrines à 3h du matin, de mettre en place les infrastructures publiques qui faciliteront la sobriété des citoyens.
Une politique écologique radicale, en rupture avec nos habitudes de sur-consommation, ne peut s’imposer que par une loi radicale. Comment comprendre que, le 14 juillet, Emmanuel Macron appelle à la sobriété « les grands groupes privés, quand ils le peuvent et que cela ne touche pas le cœur de leur industrie » ? La veille de son allocution télévisée, l’association Notre Affaire à Tous passait au crible les mesures de vigilance climatique de 27 grandes entreprises françaises : aucune ne peut démontrer sa conformité avec ses obligations climatiques. Pire, « le manque de vigilance climatique dont font preuve la Société Générale, Auchan, Casino, Eiffage, Bolloré, Total Énergies, Bouygues et BNP Paribas apparaît particulièrement préoccupant », souligne l’association.
Pas sûr qu’Emmanuel Macron ait lu cette étude de Notre Affaire à Tous. Mais, c’est certain, il n’est pas encore le chantre de la sobriété. Tout reste à faire.
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