Derrière ce titre un brin provocateur se cache une triste réalité : trop d’entreprises se contentent de penser leur politique écologique à travers la compensation. Et cela est très préjudiciable pour la transition écologique, la vraie.
Depuis quelques années, les entreprises sont de plus en plus sous pression pour adopter une stratégie de transition écologique. On demande aux organisations privées de prendre en compte la crise écologique globale, le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, et d’adapter leurs activités pour accompagner un changement de modèle.
Pour ce faire, il existe une multitude de leviers : réduction des impacts, transformation des business models, économie circulaire, sobriété… Mais un de ces leviers a particulièrement le vent en poupe : celui de la compensation. L’idée est simple : lorsqu’une entreprise cause des dégâts à l’environnement, elle peut les compenser, par une action positive équivalente. L’exemple le plus classique, c’est la compensation carbone : on émet du CO2, mais on plante des arbres, qui en absorbent pour compenser.
C’est ce mécanisme qui est aujourd’hui au coeur de nombreuses politiques environnementales en entreprise (et pas que). Et c’est un vrai problème, car la compensation devrait n’être qu’un dernier recours. Il est temps de le dire : compenser est une mauvaise manière d’aborder le problème environnemental, une stratégie contreproductive même.
Transition écologique : compenser, ça ne compense pas
D’abord, il faut rappeler que le concept même de compensation écologique est très imparfait. L’idée de compensation est défendue par ceux qui ont une vision comptable de la réalité des écosystèmes. Dans cette logique, un plus vaudrait un moins, comme dans un bilan financier. Mais la réalité environnementale est bien plus complexe.
Dans les faits, un arbre planté ici ou là ne compense pas des émissions carbone engendrées par l’usage des énergies fossiles, par exemple. Les temporalités ne sont pas les mêmes, le carbone absorbé ne l’est pas au même rythme que le carbone émis. Sur le plan écologique, un dégât causé par une action humaine n’est jamais parfaitement compensé par une action positive. Comment compenser la destruction d’un écosystème, la perte d’une espèce vivante, la pollution et ses conséquences sur la santé ? Dans les faits, c’est quasiment impossible. Sur le plan scientifique, factuel, la compensation écologique est toujours imparfaite, partielle. Bref, dire que l’on compense, c’est un abus de langage, un peu comme lorsque l’on prétend « compenser » un préjudice moral ou physique par une indemnité monétaire.
La compensation : utile mais loin d’être miraculeuse
Malgré tout, la compensation a un rôle à jouer dans la transition écologique. Par définition, l’activité humaine transforme les écosystèmes, et pour limiter les conséquences négatives de ces transformation, il faudra bien, à un moment ou un autre, mettre en place des mesures de compensation. Développer les zones forestières, créer des espaces de vie pour la biodiversité dans les zones urbaines, dépolluer les sols, les eaux, restaurer les écosystèmes, absorber le CO2 excédentaire, par exemple.
Je ne souhaite pas m’inscrire pour l’instant >Comprendre, c’est pouvoir agir.
Pour vous aider à renforcer vos connaissances sur le long terme, nous vous proposons de rejoindre notre communauté en vous inscrivant à notre newsletter hebdomadaire.
Dans le dernier volet du rapport du GIEC sur l’atténuation du réchauffement climatique, l’organisme rappelle d’ailleurs que pour éviter un emballement climatique, et face à des émissions qui n’ont pas baissé depuis des décennies, la compensation carbone (naturelle ou artificielle) devra certainement être massivement développée. Aussi imparfaite qu’elle soit, la compensation devra donc faire partie intégrante de la transition climatique. Et cela vaut pour les autres grandes questions écologiques : crise de la biodiversité, pollutions diverses, destruction des écosystèmes. Certains dégâts écologiques étant inévitables, il faudra bien que l’on fasse en sorte de les réparer, de les compenser, pour préserver les conditions d’un écosystème viable pour la vie humaine.
Le problème, c’est que la compensation prend aujourd’hui une place beaucoup trop importante dans la stratégie environnementale de nombreux acteurs socio-économiques. C’est même devenu le réflexe de base de l’action environnementale. On émet du CO2, on compense. Et par miracle, on devient alors « neutre en carbone », « green » ou « climate friendly ». Alors qu’en fait… non.
Éviter – réduire – compenser, dans cet ordre
Les experts en politiques environnementales ont depuis longtemps défini la séquence qui doit guider la stratégie environnementale des entreprises notamment. Cette séquence, dite E-R-C, pour ÉVITER – RÉDUIRE – COMPENSER,
Pour en savoir plus ou lire la suite : Source | Lien vers l'article
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Écologie en entreprise : compenser, c’est tricher
Derrière ce titre un brin provocateur se cache une triste réalité : trop d’entreprises se contentent de penser leur politique écologique à travers la compensation. Et cela est très préjudiciable pour la transition écologique, la vraie.
Depuis quelques années, les entreprises sont de plus en plus sous pression pour adopter une stratégie de transition écologique. On demande aux organisations privées de prendre en compte la crise écologique globale, le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, et d’adapter leurs activités pour accompagner un changement de modèle.
Pour ce faire, il existe une multitude de leviers : réduction des impacts, transformation des business models, économie circulaire, sobriété… Mais un de ces leviers a particulièrement le vent en poupe : celui de la compensation. L’idée est simple : lorsqu’une entreprise cause des dégâts à l’environnement, elle peut les compenser, par une action positive équivalente. L’exemple le plus classique, c’est la compensation carbone : on émet du CO2, mais on plante des arbres, qui en absorbent pour compenser.
C’est ce mécanisme qui est aujourd’hui au coeur de nombreuses politiques environnementales en entreprise (et pas que). Et c’est un vrai problème, car la compensation devrait n’être qu’un dernier recours. Il est temps de le dire : compenser est une mauvaise manière d’aborder le problème environnemental, une stratégie contreproductive même.
Transition écologique : compenser, ça ne compense pasD’abord, il faut rappeler que le concept même de compensation écologique est très imparfait. L’idée de compensation est défendue par ceux qui ont une vision comptable de la réalité des écosystèmes. Dans cette logique, un plus vaudrait un moins, comme dans un bilan financier. Mais la réalité environnementale est bien plus complexe.
Dans les faits, un arbre planté ici ou là ne compense pas des émissions carbone engendrées par l’usage des énergies fossiles, par exemple. Les temporalités ne sont pas les mêmes, le carbone absorbé ne l’est pas au même rythme que le carbone émis. Sur le plan écologique, un dégât causé par une action humaine n’est jamais parfaitement compensé par une action positive. Comment compenser la destruction d’un écosystème, la perte d’une espèce vivante, la pollution et ses conséquences sur la santé ? Dans les faits, c’est quasiment impossible. Sur le plan scientifique, factuel, la compensation écologique est toujours imparfaite, partielle. Bref, dire que l’on compense, c’est un abus de langage, un peu comme lorsque l’on prétend « compenser » un préjudice moral ou physique par une indemnité monétaire.
La compensation : utile mais loin d’être miraculeuseMalgré tout, la compensation a un rôle à jouer dans la transition écologique. Par définition, l’activité humaine transforme les écosystèmes, et pour limiter les conséquences négatives de ces transformation, il faudra bien, à un moment ou un autre, mettre en place des mesures de compensation. Développer les zones forestières, créer des espaces de vie pour la biodiversité dans les zones urbaines, dépolluer les sols, les eaux, restaurer les écosystèmes, absorber le CO2 excédentaire, par exemple.
Je ne souhaite pas m’inscrire pour l’instant >Comprendre, c’est pouvoir agir.Pour vous aider à renforcer vos connaissances sur le long terme, nous vous proposons de rejoindre notre communauté en vous inscrivant à notre newsletter hebdomadaire.
Dans le dernier volet du rapport du GIEC sur l’atténuation du réchauffement climatique, l’organisme rappelle d’ailleurs que pour éviter un emballement climatique, et face à des émissions qui n’ont pas baissé depuis des décennies, la compensation carbone (naturelle ou artificielle) devra certainement être massivement développée. Aussi imparfaite qu’elle soit, la compensation devra donc faire partie intégrante de la transition climatique. Et cela vaut pour les autres grandes questions écologiques : crise de la biodiversité, pollutions diverses, destruction des écosystèmes. Certains dégâts écologiques étant inévitables, il faudra bien que l’on fasse en sorte de les réparer, de les compenser, pour préserver les conditions d’un écosystème viable pour la vie humaine.
Le problème, c’est que la compensation prend aujourd’hui une place beaucoup trop importante dans la stratégie environnementale de nombreux acteurs socio-économiques. C’est même devenu le réflexe de base de l’action environnementale. On émet du CO2, on compense. Et par miracle, on devient alors « neutre en carbone », « green » ou « climate friendly ». Alors qu’en fait… non.
Éviter – réduire – compenser, dans cet ordreLes experts en politiques environnementales ont depuis longtemps défini la séquence qui doit guider la stratégie environnementale des entreprises notamment. Cette séquence, dite E-R-C, pour ÉVITER – RÉDUIRE – COMPENSER,
Pour en savoir plus ou lire la suite : Source | Lien vers l'article
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