Publié le 21 décembre 2022
Certains décident de refuser de payer leur facture énergétique, d’autres demandent des augmentations de salaires… Le retour de l’inflation en Europe en 2022, après des années de stabilité, pèse lourdement sur les plus vulnérables. Les citoyens européens sont descendus dans la rue depuis l’été pour manifester leur mécontentement face à l’augmentation du coût de la vie. À l’occasion de la fin d’année, Novethic vous propose de revenir sur une sélection d’événements marquants.
En 2021, le redémarrage économique après les mois de restrictions sanitaires mettait les prix, notamment des matières premières, sous tension. L’année suivante, la guerre en Ukraine remettait une pièce dans la machine. Le spectre de l’inflation que l’Europe n’avait quasiment plus connu depuis la création de l’euro s’est abattu avec une violence inattendue sur le continent. Les banques centrales, au premier rang desquelles la Banque centrale européenne (BCE), ont immédiatement mis en branle leur arsenal pour éviter la surchauffe de l’économie. La plupart des États membres ont mis en place des mesures pour préserver à la fois le pouvoir d’achat de leurs citoyens et l’activité de leurs entreprises, à l’instar du bouclier tarifaire pour contrer la hausse du prix de l’énergie en France.
Mais avec un taux d’inflation dépassant les 10% sur l’année 2022 en Europe, la facture s’avère salée pour les ménages européens. En France, l’Insee a calculé que la perte de pouvoir d’achat s’était élevée en moyenne à 720 euros par foyer entre janvier 2021 et juin 2022, en raison de la hausse du coût de l’énergie et du carburant. Le bouclier tarifaire ou encore les remises à la pompe ont certes permis d’atténuer cette hausse spectaculaire des prix. Mais pas suffisamment pour les ménages les plus vulnérables, qui sont proportionnellement bien plus impactés que les autres. Selon l’Insee, la perte de revenu des 30% les plus modestes était ainsi deux fois supérieure à celle des 30% les plus aisés.
Tensions sociales en série en Europe
Partout en Europe des mouvements sociaux ont émergé au cours de l’année pour protester contre l’élévation du coût de la vie. Au Royaume-Uni, un mouvement citoyen baptisé “Don’t pay” a vu le jour cet été. Il incite les Anglais à s’engager à ne pas payer leur facture énergétique pour protester contre les hausses de prix. Surtout, le pays connaît une vague de grèves sans précédent depuis cet été. Cheminots, douaniers, jusqu’aux infirmières ont décidé de débrayer dès l’été 2022. Après une petite trêve lors des funérailles de la reine Elizabeth II, les grèves ont repris à l’automne. Les derniers jours de décembre s’annoncent particulièrement chauds outre-Manche.
En Belgique, en Autriche, en République Tchèque, en Allemagne… Les mouvements sociaux se sont multipliés aux quatre coins de l’Europe pour demander des hausses de salaires permettant de faire face à l’inflation. Les tensions sur le marché de l’emploi que de nombreux pays connaissent depuis le redémarrage post-Covid ont en effet permis une augmentation des salaires. Mais celle-ci s’est limitée à 3,8% en Europe selon les chiffres compilés par la Banque centrale européenne. Bien loin des 10% de hausse des prix…
Si les mouvements sociaux ont été nombreux en Europe, la grogne sociale reste néanmoins assez contenue. En France, des tentatives de manifestions ont eu lieu en septembre, avec peu de résultats. Reste que l’année 2023 s’annonce déjà tendue. L’annonce de la réforme des retraites par le gouvernement, prévue pour le 10 janvier prochain pourrait risquer de mettre le feu aux poudres.
Arnaud Dumas, @ADumas5
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