Publié le 24 janvier 2023
L’Horloge de l’Apocalypse ne marque plus que 90 secondes avant minuit. Un record depuis la création de ce décompte symbolique, il y a 75 ans. Crise climatique, guerre en Ukraine, menace nucléaire… Les risques mondiaux se renforcent. Les Etats doivent parvenir à coopérer pour éviter la fuite en avant, alertent les scientifiques du Bulletin of the Atomic Scientists.
Il est minuit moins 90 secondes, selon la Doomsday Clock, l’horloge de l’Apocalypse. L’aiguille n’a jamais été aussi proche de l’heure fatidique. Ce décompte symbolique, lancé en 1947 par l’association The Bulletin of the Atomic Scientists, entend alerter sur les risques pour l’humanité. Cette année, la guerre en Ukraine et le risque d’escalade nucléaire ont contribué à faire avancer l’heure. Ces évènements s’ajoutent à des “menaces continues” telles que la crise climatique et les risques biologiques, souligne l’ONG.
“L’échec de la gouvernance” est le “dénominateur commun” de ces risques, selon Elbegdorj Tsakhua, ancien président de la Mongolie. “Nous avons besoin d’une réponse collective dans l’esprit et les valeurs de la charte des Nations Unies pour retrouver le chemin d’une co-existence pacifique et d’un développement soutenable”, poursuit-il.
“Fissure géopolitique”
“La fissure géopolitique ouverte par l’invasion de l’Ukraine a affaibli la confiance entre les pays et l’envie globale de coopérer”, regrette Siva Kartha, chercheur au Stockholm Environmental Institute et auteur du 6ème rapport du GIEC. Pourtant, le besoin de coopérer est de plus en plus urgent. “La gestion de la crise climatique nécessite d’avoir confiance en les institutions de gouvernance multilatérales”, précise le scientifique.
L’ONG déplore aussi l’utilisation d’armes chimiques en Ukraine. Pour les experts de The Bulletin of the Atomic Scientists, les risques sanitaires et liés aux technologies nécessitent aussi une gouvernance mondiale. “Des évènements dévastateurs comme la COVID-19 ne peuvent plus être considérés comme rares, uniques dans un siècle”, prévient Suzet McKinney, membre du Bulletin of the Atomic Scientists. “Pourtant, les désastres sanitaires peuvent être évités si les pays du monde mettent en place des stratégies communes”, ajoute-t-elle.
Résoudre les problèmes que l’on a créés
Le Bulletin of the Atomic Scientists a été créé en 1947 par des scientifiques qui avaient aidé à développer les premières armes atomiques. Ils avaient alors estimé qu’ils “ne pouvaient pas rester à l’écart des conséquences de leur travail” et ont travaillé pour informer le public et les décideurs des menaces d’origine humaine pour l’existence. Le Bulletin a été fondé sur la conviction que parce que les humains avaient créé ces problèmes, ils avaient l’obligation et la possibilité de les résoudre.
L’horloge de l’apocalypse indiquait à sa création minuit moins sept. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu’en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins 2 minutes en raison du changement climatique.
Fanny Breuneval
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