Près de 60 000 messages publiés sur Twitter en seulement trois jours. L’affaire Claire Despagne a généré un véritable bad buzz sur les réseaux sociaux. Tout part d’une interview de l’entrepreneuse fondatrice de la marque de compléments alimentaires naturels D+ For Care dans le podcast “Liberté d’entreprendre”. Cette dernière, ancienne consultante du gestionnaire d’actifs BlackRock, est interrogée sur les difficultés, notamment de recrutement, que les entreprises rencontrent aujourd’hui. “Le recrutement c’est épouvantable en ce moment, c’est très très compliqué. On se demande où sont les stagiaires ? On nous force des alternants. (…) Moi, aujourd’hui, je ne veux pas d’alternants, je trouve que c’est insensé, on ne trouve que ça”, commence-t-elle.
Elle poursuit : “C’est dur. Nous, on a des écoles qui nous disent, je n’ai pas honte de le dire face caméra, “si j’apprends que mon stagiaire fait plus de 35 h par semaine je le ferai arrêter votre stage”. Bah ça va être dur après pour votre stagiaire de trouver du boulot et de s’acheter un appartement”, insiste l’entrepreneuse. “Parce que moi dans le monde dans lequel je vis, si je ne travaille pas 80 heures par semaine il y a très peu de chances que j’aie un appartement, une résidence secondaire et peut-être un autre après”.
Une polémique qui n’est pas isolée
Des propos qui ont été largement relayés sur les réseaux sociaux et tournés en dérision. La plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain indique que les mots clés les plus utilisés sur les réseaux sociaux concernant l’affaire Claire Despagne étaient #esclavage, #précarité #exploitation et #bullshit. Sur Google également, les internautes se sont mobilisés faisant baisser la note de l’entreprise à 1,1 sur 5. Si depuis, les “faux” avis ont été retirés, on pouvait encore lire le 10 mai des commentaires comme “ça ne mérite pas plus qu’une étoile quand on voit comment la patronne traite les stagiaires”. Ou encore : “J’ai commandé des produits sur leur site et à l’ouverture, ma commande était incomplète, et les produits manquants remplacés par des conventions de stage.”
Cette polémique n’est pas isolée. Depuis plusieurs années maintenant, des start-up sont régulièrement épinglées. Le compte Instagram Balance ta start-up a ainsi déconstruit l’image cool de ces jeunes pousses qui mettent en avant le baby-foot, la table de ping-pong et les after work. Derrière ce rideau se cachent des dérives et des abus managériales. En 2017 déjà, un livre, celui de Mathilde Ramadier, “Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j’ai survécu à la coolitude des start-up”, dévoilait les conditions de travail dans ces structures.
“Cette coolitude masque une grande précarité. A la fois sociale, avec les salaires ridicules, les périodes d’essai à rallonge, les heures supplémentaires jamais comptées et l’instabilité des boites dont on ne sait jamais ce qu’elles vont devenir. Et intellectuelle aussi : on nous vend de la créativité, de la disruption et on se retrouve à faire toujours la même chose, sans possibilité d’initiative”, témoignait l’autrice dans Le Monde.
“Balance ta start-up”
“L’univers des startups est, par définition, peu structuré en matière de droit du travail : il n’y a souvent pas de service RH ou il est embryonnaire, un grand impératif d’agilité, et peu de garde-fous… Le risque de dérives managériales est donc plus important que dans des grands groupes, puisque les dirigeants ou le directeur administratif font office de RH. Ils ne considèrent pas le droit du travail comme une priorité dans un contexte où les résultats et la volonté de croissance priment”, explique à Maddyness Thierry Romand, avocat associé en droit du travail chez CMS Francis Lefebvre.
C’est justement “Balance Ta Startup” qui, en janvier 2021, a publié des témoignages d’anciens salariés et stagiaires évoquant du “harcèlement moral” chez la start-up Lou.Yetu, une marque de bijoux made In France. Des milliers d’internautes ont ainsi appelé au boycott de la marque. Pour Claire Despagne, la situation est aujourd’hui tendue. Selon les informations du Figaro, la déferlante sur les réseaux sociaux a viré au harcèlement. Des proches de l’entrepreneure affirment qu’elle a reçu des “menaces physiques sur elle, sa famille, et les membres de l’équipe”.
Marina Fabre Soundron @fabre_marina
L’affaire Claire Despagne, symbole des dérives des start-up, enflamme les réseaux sociaux
Publié le 12 mai 2022
C’est un bad buzz de taille qu’a généré Claire Despagne. Dans une interview, la fondatrice de la marque D+ For Care a déploré que le temps de travail des stagiaires soit limité à 35 heures, fustigeant ceux qui refusent de “travailler 80 heures”. Des déclarations, tournées à la dérision sur Twitter, qui ont créé une vraie polémique alors que derrière la “coolitude” des start-up, les dérives managériales, sont de plus en plus montrées du doigt.
Près de 60 000 messages publiés sur Twitter en seulement trois jours. L’affaire Claire Despagne a généré un véritable bad buzz sur les réseaux sociaux. Tout part d’une interview de l’entrepreneuse fondatrice de la marque de compléments alimentaires naturels D+ For Care dans le podcast “Liberté d’entreprendre”. Cette dernière, ancienne consultante du gestionnaire d’actifs BlackRock, est interrogée sur les difficultés, notamment de recrutement, que les entreprises rencontrent aujourd’hui. “Le recrutement c’est épouvantable en ce moment, c’est très très compliqué. On se demande où sont les stagiaires ? On nous force des alternants. (…) Moi, aujourd’hui, je ne veux pas d’alternants, je trouve que c’est insensé, on ne trouve que ça”, commence-t-elle.
Elle poursuit : “C’est dur. Nous, on a des écoles qui nous disent, je n’ai pas honte de le dire face caméra, “si j’apprends que mon stagiaire fait plus de 35 h par semaine je le ferai arrêter votre stage”. Bah ça va être dur après pour votre stagiaire de trouver du boulot et de s’acheter un appartement”, insiste l’entrepreneuse. “Parce que moi dans le monde dans lequel je vis, si je ne travaille pas 80 heures par semaine il y a très peu de chances que j’aie un appartement, une résidence secondaire et peut-être un autre après”.
Une polémique qui n’est pas isolée
Des propos qui ont été largement relayés sur les réseaux sociaux et tournés en dérision. La plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain indique que les mots clés les plus utilisés sur les réseaux sociaux concernant l’affaire Claire Despagne étaient #esclavage, #précarité #exploitation et #bullshit. Sur Google également, les internautes se sont mobilisés faisant baisser la note de l’entreprise à 1,1 sur 5. Si depuis, les “faux” avis ont été retirés, on pouvait encore lire le 10 mai des commentaires comme “ça ne mérite pas plus qu’une étoile quand on voit comment la patronne traite les stagiaires”. Ou encore : “J’ai commandé des produits sur leur site et à l’ouverture, ma commande était incomplète, et les produits manquants remplacés par des conventions de stage.”
Cette polémique n’est pas isolée. Depuis plusieurs années maintenant, des start-up sont régulièrement épinglées. Le compte Instagram Balance ta start-up a ainsi déconstruit l’image cool de ces jeunes pousses qui mettent en avant le baby-foot, la table de ping-pong et les after work. Derrière ce rideau se cachent des dérives et des abus managériales. En 2017 déjà, un livre, celui de Mathilde Ramadier, “Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j’ai survécu à la coolitude des start-up”, dévoilait les conditions de travail dans ces structures.
“Cette coolitude masque une grande précarité. A la fois sociale, avec les salaires ridicules, les périodes d’essai à rallonge, les heures supplémentaires jamais comptées et l’instabilité des boites dont on ne sait jamais ce qu’elles vont devenir. Et intellectuelle aussi : on nous vend de la créativité, de la disruption et on se retrouve à faire toujours la même chose, sans possibilité d’initiative”, témoignait l’autrice dans Le Monde.
“Balance ta start-up”
“L’univers des startups est, par définition, peu structuré en matière de droit du travail : il n’y a souvent pas de service RH ou il est embryonnaire, un grand impératif d’agilité, et peu de garde-fous… Le risque de dérives managériales est donc plus important que dans des grands groupes, puisque les dirigeants ou le directeur administratif font office de RH. Ils ne considèrent pas le droit du travail comme une priorité dans un contexte où les résultats et la volonté de croissance priment”, explique à Maddyness Thierry Romand, avocat associé en droit du travail chez CMS Francis Lefebvre.
C’est justement “Balance Ta Startup” qui, en janvier 2021, a publié des témoignages d’anciens salariés et stagiaires évoquant du “harcèlement moral” chez la start-up Lou.Yetu, une marque de bijoux made In France. Des milliers d’internautes ont ainsi appelé au boycott de la marque. Pour Claire Despagne, la situation est aujourd’hui tendue. Selon les informations du Figaro, la déferlante sur les réseaux sociaux a viré au harcèlement. Des proches de l’entrepreneure affirment qu’elle a reçu des “menaces physiques sur elle, sa famille, et les membres de l’équipe”.
Marina Fabre Soundron @fabre_marina
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