Alors que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, l’OMS et l’OIT ont publié récemment une note d’orientation sur la santé mentale au travail. La santé mentale au travail : de nécessaires progrès. Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Si la santé physique est appréhendée par les entreprises, on ne peut pas en dire autant de la santé mentale. Pourtant, selon Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), «il est temps de se concentrer sur l’effet néfaste que le travail peut avoir sur notre santé mentale». «Le bien-être de l’individu est une raison suffisante pour agir, mais une mauvaise santé mentale peut aussi avoir un impact débilitant sur les performances et la productivité d’une personne. Ces nouvelles directives peuvent contribuer à prévenir les situations et les cultures de travail négatives et offrir une protection et un soutien en matière de santé mentale dont les travailleurs ont grand besoin.»
La marge de progrès est conséquente, puisqu’au niveau mondial, seuls 35 % des pays déclarent disposer de programmes nationaux de promotion et de prévention de la santé mentale liée au travail (selon l’Atlas de la santé mentale de l’OMS).Les objectifs globaux. Dans une note d’orientation, l’OMS explicite des stratégies et des approches pour mettre en œuvre les recommandations de ses Directives sur la santé mentale au travail, en prenant en compte les principes fixés dans les conventions et recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce document liste les objectifs qui sont :
- prévenir les problèmes de santé mentale liés au travail, grâce à une gestion et une prévention des risques psychosociaux qui comprend des changements organisationnels pour agir sur les conditions de travail, la culture et les relations entre travailleurs ;
- protéger et promouvoir la santé mentale au travail, en particulier par le biais de formations qui améliorent les connaissances en matière de santé mentale, renforcent les compétences nécessaires pour reconnaître et agir sur les conditions de santé mentale au travail, et donnent aux travailleurs les moyens de demander de l’aide ;
- aider les travailleurs ayant des problèmes de santé mentale à participer pleinement et équitablement au travail grâce à des aménagements raisonnables, des programmes de retour au travail et des initiatives d’emploi aidé.
Recommandations pour les entreprises Concernant la prévention des problèmes de santé mentale au travail (1er objectif), l’OIT recommande notamment d’offrir des modalités de travail flexibles, d’impliquer les travailleurs dans les décisions concernant leur travail, ou encore de modifier la charge de travail ou les horaires de travail pour un meilleur équilibre vie professionnelle -vie personnelle. L’OIT liste dans un tableau (PJ) des exemples de RPS au travail avec pour chacun, des actions organisationnelles de prévention que les employeurs peuvent mettre en œuvre.
Sur le second objectif de protection et de promotion de la santé mentale au travail, l’OIT insiste sur la formation des managers en santé mentale et donne des exemples d’actions :
- reconnaître et répondre de manière appropriée aux travailleurs en détresse émotionnelle ;
- utiliser des compétences dans les relations interpersonnelle comme la communication ouverte et l’écoute active ;
- promouvoir une culture de travail inclusive et solidaire ;
- plaider en faveur d’une action sur la santé mentale au travail de haut en bas ;
- comprendre comment les risques psychosociaux peuvent affecter la santé mentale et savoir comment les prévenir et les contrôler.
Le rapport n’oublie pas non plus une formation et une sensibilisation à la santé mentale pour tous les travailleurs dans le but d’améliorer globalement la compréhension de la santé mentale et du bien-être au travail, de changer les attitudes et comportement pour réduire la stigmatisation et d’encourager les comportements de recherche d’aide
La note d’orientation rappelle les effets positifs qu’un travail décent peut avoir sur la santé (relations sociales positives, avoir un sentiment de réalisation, meilleure estime de soi) ainsi que les conséquences négatives que peut provoquer un travail lorsque l’environnement de travail est néfaste (stress, risque pour la santé mentale). L’objectif est donc de maximiser les premiers et réduire, voire éliminer les seconds.
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