Vous êtes énervé, personne ne vous écoute ? … abordons les moments de colères que vous vivez mais que vous ne pouvez pas exprimer parce qu’ils montreraient que vous ne maîtrisez pas vos émotions.
Vous pouvez de toute évidence être irrité, énervé, excédé lorsque vous vous trouvez face à des situations qui vont à l’encontre de tous les efforts que vous produisez au quotidien pour éviter les accidents.
C’est le cas, par exemple, lorsque vous voyez un salarié monté sur les fourches d’un chariot automoteur pour récupérer des produits situés en haut d’un rack de stockage à plusieurs mètres du sol avec l’aide d’un cariste complice.
Imaginez votre patron qui annonce haut et fort lors d’un séminaire de cadres « ce n’est pas grave de boire un verre d’alcool de temps en temps, ça n’a jamais fait de mal à personne » et que vous avez passé les 3 derniers mois à lancer votre campagne sur la prévention des conduites addictives.
Que ressentir à la vue d’un salarié qui teste votre capacité à dire non en utilisant sa meuleuse sans protection individuelle devant son chef, ses collègues et vous. Comme il vous le dit, le casque sur les oreilles, ça le gêne … il a l’habitude donc pourquoi vous inquiéter ? et vous n’avez qu’à lui acheter des machines qui ne font pas de bruit ! … c’est bientôt à cause de vous s’il devient sourd !
Il faudrait cautionner tout ça, sans manifester sa colère, sans faire trop de vague pour ne pas déranger, en restant régulier, sans à-coup comme me l’ont enseigné mes formateurs il y a 20 ans …
NON ! n’acceptez plus ça ! La colère est une émotion très utile si elle est apprivoisée.
En 5 étapes, je vous explique comment transformer vos colères en force vive, vectrice de changement et d’amélioration et quels résultats vous obtiendrez.
Garder son calme en toutes circonstances est une bonne attitude mais cela peut aussi s’avérer très pesant de ne pas exprimer ses émotions. Vous gardez tout en vous sans pouvoir évacuer le « trop plein ».
Vous est-il déjà arrivé de vous dire après un échange avec un cadre, un salarié ou votre patron « je suis en désaccord avec eux, je ne cautionne pas la situation» sans pour autant vous exprimer ?
Dans ses moments, vous êtes frustré de ne pas pouvoir exprimer votre avis. Vous pouvez même être agacé par votre propre attitude en vous faisant vous-même des reproches. Le soir en rentrant chez vous, vous vous surprenez à parler tout seul dans votre voiture comme si vous y étiez … et vous refaites la conversation. Le lendemain, par chance, vous avez un collègue de confiance, auprès de qui vous pouvez exprimer vos sentiments en huit-clos. C’est le moment idéal pour que sortent tous ses mots que vous auriez pu dire dans la vraie situation, au bon moment, aux bons interlocuteurs, … dans la vraie vie.
Vous évitez même certaines situations par peur d’être obligé de poser vos limites et de ne pas y arriver.
Vous pensez que si vous vous énervez, les conséquences vont être négatives. Les autres vont vous dire que vous ne maîtrisez pas vos sentiments. Ils vous expliqueront que le changement demande du temps et qu’il faut être patient. D’autres vous diront qu’il n’y a pas besoin de s’énerver parce que les choses sont comme ça depuis longtemps et que rien ne les changera. Vous pensez qu’exprimer votre colère n’est pas le meilleur moyen pour être respecté, que ça fragilise les liens “humain”.
Sauf qu’à chaque fois, vous perdez en crédibilité, vous n’êtes pas reconnu à votre juste valeur, vous ne faites pas autorité, parfois, vous ne vous sentez pas utile à l’organisation, en tout cas, c’est ce que vous pouvez finir par croire.
Une fausse solution est de prendre son temps pour agir alors que c’est la peur qui paralyse l’action, la peur de ne pas réussir à s’imposer. Effectivement, certains vont prendre le temps d’analyser la situation pour comprendre pourquoi le salarié viole une règle, d’autres vont réfléchir et construire un plan d’actions, échanger, former, accompagner, impliquer, planifier, … pendant des mois, des années parfois, le « violeur de règle » ne change pas, il persévère, se renforce auprès de ses collèges, devient presque parfois le modèle à suivre pour les autres.
Certains enseignent dans leur formation, que le rôle du préventeur est de faire remonter l’information vers la hiérarchie, de noter sur son carnet la liste des règles transgressées, le lieu, l’argumentaire utilisé par ledit personnage. Mais que faire quand la hiérarchie a baissé les bras, qu’elle cautionne des comportements inappropriés, que faire de l’encrage des règles transgressées dans les habitudes, que faire quand un dysfonctionnement comportemental devient petit à petit la norme que plus personne ne maîtrise, que plus personne n’ose contredire … sauf quand l’accident se produit et que le bel arbre des causes du préventeur fait apparaître haut et fort que la règle, si elle avait été respectée, aurait sûrement sauvé le vie du salarié !
Une autre stratégie consiste à éviter les situations, à fermer les yeux, à tourner le dos aux problèmes de peur de ne pas réussir à les régler. Quoi de plus naturel que de ne pas affronter une situation surtout si vous êtes convaincu que vous ne pourrez pas la faire changer.
Avant d’ouvrir la boîte à claques, vous devez être au clair avec les 5 prérequis suivants :
Voici les 5 étapes essentielles avant d’ouvrir la boîte à claques :
Phase 1 : une situation vous agace, vous réfréner votre colère, votre envie d’agir ou de vous exprimer est bloquée par la peur, vous subissez la pression des autres. C’est l’étape où vous “avalez des couleuvres”, vous “rongez votre frein”.
Phase 2 : la pression monte en vous petit à petit mais vous êtes toujours dans une phase où vous êtes dans l’incapacité d’agir. En PNL, cette étape se décrit comme celle des remords. C’est le début d’une phase où vous vous en voulez, voire vous vous dévalorisez de ne pas vous exprimer au bon moment.
Phase 3 : Tous les propos, attitudes, comportements des autres sont irritants, agaçants, énervants. C’est comme avoir un automobiliste qui vous colle en permanence … ça énerve !
Phase 4 : C’est le passage à l’acte si vous ne pouvez plus réfréner votre colère. Cette phase s’apparente à la “petite goutte qui fait déborder le vase”. Votre colère est évacuée sur les autres, sur vous, sur les objets, au travail comme à la maison.
Je suis convaincu que si le sentiment de colère existe, c’est qu’il doit être utile et qu’utilisé à bon escient, il produit des effets positifs au lieu d’être néfastes.
Vous devez accepter de ne pas être un modèle de perfection, que vos pensées ne sont pas les meilleures ou les plus adaptées, ni les plus abouties. Ne soyez pas esclave de vos certitudes.
Mettez-vous à nu ! C’est à dire, acceptez de dire des mots tels que je suis déçu, je suis en colère, je ne suis pas prêt, ça me fait peur, ça me fait plaisir, en d’autres termes, apprenez à exprimer vos sentiments dans chaque conversation.
Croyez-moi, au début, vous aurez la sensation de ne rien maîtriser, voire d’être ridicule. Puis, avec le temps, vous allez ressentir beaucoup plus de profondeur dans la teneur de vos propos.
La différence entre ne rien exprimer et exprimer ses sentiments dans ce métier passionnant est la puissance que cela apporte aux messages tenus. Vous devez vous exprimer avec votre cerveau (la technique), vos tripes (l’engagement, la force, l’énergie) et votre cœur (siège des sentiments).
Dans tous les cas, la colère reste une émotion qui prévient l’entourage et soi-même qu’un changement est nécessaire.
Inhiber le changement ne convient à personne parce qu’il génère des frustrations, faire changer les choses par la colère inhibe les autres et c’est un cercle sans fin.
Par contre, transformer la colère en énergie positive, là est la solution.
Vous devez considérer qu’elle peut être une émotion qui peut générer le changement. Dans vos moments de colère vous avez du ressentir une sorte de montée d’adrénaline juste avant que les mots ravageurs ne sortent de votre bouche … et bien c’est juste à ce moment que vous devez canaliser cette rage et la faire ressortir en énergie positive, constructive, que rien n’arrête, en gardant les yeux bien grands ouverts (la colère rend aveugle, c’est connue), l’esprit clair et surtout sans que la peur ne vous paralyse.
Ne vous excusez pas de dire ce que vous avez à dire. Restez ferme dans la teneur de vos propos, ne souriez pas, ne criez pas.
Si vous êtes debout, installez-vous bien sur vos deux pieds en élargissant le polygone de sustentation pour garder l’équilibre et la stabilité, appuyez vos propos avec des gestes adaptés. Exprimez-vous clairement avec des phrases simples.
Regardez les personnes dans les yeux sans détourner le regard et assumez avec beaucoup d’énergie et de conviction vos propos. En aucun cas vous ne devez culpabiliser ni avant ni pendant ni après. Votre colère se transforme en force qui fait accepter les changements. Elle est source de progrès. Elle devient positive. Elle vous aide.
La boîte à claques est une vraie stratégie gagnante. Elle rend bien des services, s’apprivoise, s’utilise à bon escient, mieux, renforce l’autorité, le faire autorité, permet d’occuper le terrain de loin, presque sans intervenir, presque sans rien dire, et surtout en obtenant du résultat et du changement.
Si vous choisissez de transformer vos moments de colère en moments d’énergie, rien, ni personne, ne pourra faire obstacle à votre expression. C’est une force immense à votre service si vous apprenez à l’employer à bon escient, la manier, la modeler, l’adapter aux situations rencontrées, vous grandirez.
A la question du pourquoi ça marche ? La réponse est que cela génère une énergie telle qu’après plusieurs années de test, d’échec, d’erreur, de réussite, j’ai découvert une force que rien n’arrête, c’est même devenu un état d’esprit tellement l’énergie développée est immense. Il m’arrive de parler avec une telle conviction que j’oublie souvent qu’à l’origine il y a une situation qui m’a frustrée. La colère n’existe plus en moi, je l’ai remplacée par une énergie qui me transcende dans mes paroles quotidiennes.
La boîte à claque est une façon de ne pas sombrer dans l’oubli. Grand nombre de préventeurs sont érodés par le temps, ils ne font plus autorité, les autres se sont habitués. La boîte à claques est aussi une méthode pour attirer l’attention, pour réveiller les endormis. Une boîte à claques ouvertes à bon escient fait l’effet d’une onde de choc. C’est une façon de rendre votre politique santé-sécurité plus vivante, connue, entendue et suivie. C’est un peu comme la NASA qui communique sur ses réussites et ses scandales, l’idée étant de rester sur le devant de la scène. Dans tous les cas, un préventeur ne peut pas être ignoré. Parfois, il faut être le point de mire pour rallier les autres à nôtre cause. La boîte à claques fait partie des outils indispensables pour le faire.
On ne peut pas choisir de ressentir de la colère, par contre, on peut choisir la manière de la traiter, de l’utiliser et de la rendre utile pour être efficient.
Je tiens à attirer votre attention sur les effets néfastes que peut générer l’utilisation de cet outil s’il est utilisé à mauvais escient. Avec la pratique, il devient aisé de faire changer les comportements. A cela, vous rajouter quelques techniques de communication (manipulation librement consentie, analyse transactionnelle, morphopsychologie, …) et vous avez un cocktail très puissant à votre service pour favoriser le changement.
Donc, soyez vigilant et ne tombez pas dans le côté obscur de la force … la boîte à claques est un outil pour construire, améliorer, progressé, pas pour détruire.